Recrutement handicap : quelles spécificités et obligations pour les entreprises ?
L’intégration des personnes en situation de handicap en France est un sujet de société important. Un des leviers de réussite passe naturellement par le travail. Or, si les pouvoirs publics incitent fortement les entreprises à recruter davantage de personnes handicapées, la réalité est plus contrastée.
Responsable Commercial Offres Intérim
En 2017, une étude du Ministère du Travail révélait que le taux d’emploi atteignait 3,4% dans le secteur privé et 5,49% dans la fonction publique. Soit encore loin des fameux 6% requis par la loi.
Pour intégrer et valoriser les compétences des travailleurs handicapés au sein des entreprises, la loi dite « handicap » a récemment évolué. Il ne s’agit plus uniquement de trouver un emploi, mais d’aller vers la sécurisation de leur parcours grâce aux différents dispositifs à mettre en place. C’est donc l’occasion de revenir sur ce sujet qui concerne toutes les entreprises.
Recrutement handicap : retour sur les fondamentaux de la loi handicap
La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a modifié l’obligation des entreprises en matière d’emploi des travailleurs handicapés dès le 1er janvier 2020. L’obligation d’emploi de personnes handicapées reste fixée à 6% pour les entreprises privées de 20 salariés et plus, mais des changements sont apparus :
- toutes les entreprises privées, quelle que soit leur taille, doivent désormais déclarer le nombre de salariés handicapés qu’elles emploient ;
- les entreprises possédant plusieurs établissements de moins de 20 salariés seront désormais soumises à l’obligation d’emploi de 6% ;
- tout travailleur handicapé, quelle que soit la nature de son contrat (CDI, CDD, intérim, stages, etc.) sera comptabilisé au prorata de son temps de travail sur l’année ;
- les entreprises de 250 salariés et plus devront désigner un référent handicap.
Les atouts et aides financières disponibles pour aider les entreprises
Si intégrer des travailleurs handicapés est un devoir moral et éthique pour toutes les organisations, les pouvoirs publics ont connaissance des freins conscients ou inconscients qui existent. Pour aider les entreprises à atteindre le seuil de 6%, plusieurs aides ont été mises en place afin de faciliter le recrutement des personnes en situation de handicap :
- budget de 28 millions d’euros pour la transformation des entreprises adaptées (qui ont la spécificité d’employer minimum 55% de personnes handicapées). C’est le montant annuel du fonds de soutien accordé par le gouvernement de 2019 à 2022 ;
- versement de l’aide à l’emploi de travailleurs handicapés (AETH) pour compenser les surcoûts liés au handicap du salarié à son poste de travail (5 637,50 € par poste occupé à temps plein et jusqu’à 11 223,75 € pour le taux majoré) ;
- en cours de mission il peut y avoir une aide financière spécifique pour adapter le poste de travail du salarié, en cas d’aggravation du handicap. Elle peut être complétée avec une aide pour supporter la charge liée à la recherche de solution, d’un plafond de 2 000€ ;
- aide de 3 000 €, destinée à l’accueil, l’intégration et à l’évolution professionnelle du salarié handicapé tout juste recruté. Elle a été montée à 4 000€ pendant la période COVID-19, et ce jusqu’au 30 juin 2021 ;
- soutien financier de 3 000 € pour une embauche en contrat d’apprentissage et jusqu’à 5 000€ pour un contrat de professionnalisation. Des aides qui ont été majorées grâce aux mesures spéciales COVID-19. L’aide est même cumulable avec les aides financées par l’État et la Région.
Notre solution gestion de l’intérim :
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Comment faciliter le recrutement d’un travailleur handicapé ?
Pour recruter des travailleurs handicapés au sein de votre entreprise, la première chose à faire est de s’assurer de la conformité de vos locaux et des postes de travail proposés. Stationnement, circulation dans les bureaux, toilettes, espaces communs, matériel informatique… Il existe de nombreux obstacles pour les travailleurs en situation de handicap. Les identifier et les corriger constitue une étape indispensable.
En parallèle, vous pouvez sensibiliser vos équipes sur la place du handicap. En effet, il est important de savoir comment communiquer et collaborer respectueusement avec une personne handicapée. Cela inclut notamment le fait d’éviter toute condescendance, de parler directement à la personne et non pas à travers un interprète, de se mettre au niveau de la personne si elle se déplace en fauteuil pour lui parler en face à face et non pas en la surplombant, d’être patient, et de ne pas oublier que certains handicaps ne sont pas visibles.
La communication joue un rôle important, car c’est par elle que passent vos messages. Vous pouvez en profiter pour souligner l’importance de la diversité et de l’inclusion dans les valeurs clés de votre organisation. Pour y parvenir, intégrer le handicap dans votre communication interne et externe (visuels, photos, illustrations, témoignages) permet de renvoyer un côté humain, bienveillant et inclusif. C’est aussi un levier qui peut entrer dans votre politique de RSE afin de faire du handicap un levier de développement sociétal pour mieux vivre et travailler ensemble.
Enfin, n’oubliez pas de vous appuyer sur les structures dédiées composées d’experts, en lien avec les différents partenaires nationaux et régionaux comme l’ADAPT, APF, Unapei ou l’Agefiph CAPEMPLOI, mais également les groupes d’intérim ou encore les entreprises adaptées de travail temporaire (EATT).
Les missions d’intérim pour les travailleurs handicapés
Le travail intérimaire peut offrir bien plus qu’un travail pour les personnes handicapées. C’est parfois une vraie opportunité de vie, la découverte de nouveaux environnements professionnels, et l’occasion d’acquérir et de développer des compétences utiles et actionnables. C’est d’autant plus facile que depuis 2019, la situation de handicap d’un intérimaire constitue, en soi, un motif légal de recours à l’intérim. Aucune autre justification n’est nécessaire !
Ce nouveau cas de recours facilite l’intégration de personnes en situation de handicap dans votre entreprise. Mais les autres motifs comme l’accroissement d’activité ou le remplacement d’un collaborateur absent permettent toujours également de recourir à un intérimaire en situation de handicap.
L’œil de PIXID
Le sujet du handicap est une vraie préoccupation pour nos clients. PIXID permet de quantifier précisément le recours aux intérimaires en situation de handicap. Certaines entreprises n’ont pas de moyens fiables pour faire ce suivi. Avoir les bons outils favorise ainsi le recrutement des travailleurs handicapés, en permettant de prioriser la demande envers les entreprises de travail temporaire sur certains profils identifiés.