Tout savoir sur l’intérim en ligne
Depuis 2015, les agences d’intérim en ligne émergent et conquièrent des parts de marché au dépend de l’intérim traditionnel. Le marché de l’intérim en ligne est en pleine croissance et devrait atteindre sa maturité avant 2025, d’après Xerfi (étude hyper-croissance de l’intérim digital à horizon 2023).Il a augmenté de 40 % dans une année 2020 pourtant difficile.
Directeur Stratégique des Offres et Marketing
Des entreprises de travail temporaire classiques, de nouveaux pure players et des sociétés généralistes du secteur de l’emploi se lancent dans la digitalisation de leur business model. Quelles sont les raisons de ce succès et les chiffres clés d’un secteur en plein bouleversement ?
L’intérim en ligne en quelques chiffres
L’intérim 100 % digital atteint un chiffre d’affaires de 665 millions d’euros en 2020, en croissance de 40 %. Cela représente seulement 2,5 % du chiffre d’affaires de la filière du travail temporaire en France. La marge de progression est sans doute encore importante. Ainsi, à l’horizon 2023, l’intérim en ligne devrait atteindre entre 4,5 % et 7,5 % des revenus des entreprises de travail temporaire (ETT), soit 1,5 à 2,5 milliards d’euros (source Xerfi 2021).
Ce marché à fort potentiel attire donc de nombreux acteurs :
- Les grands acteurs traditionnels n’entendent pas perdre des parts de marché et travaillent donc sur des offres digitales.
- Des pure players de l’intérim digital se créent depuis plusieurs années. Ils attirent les investisseurs et ont levé des fonds considérables depuis 5 ans. Par exemple, Gojob a levé 17 millions d’euros en 2018.
- Les réseaux sociaux, LinkedIn en tête, se lancent sur le marché de l’emploi en général mais cherchent à profiter de leur audience pour atteindre l’intérim, tout comme les géants de la Tech (même si l’on peut noter l’échec de la tentative Uberwork).
- Certains acteurs généralistes de l’emploi en ligne diversifient leurs activités en se tournant vers le travail temporaire, comme Qapa.
Pourquoi l’intérim en ligne connaît une telle croissance ?
L’intérim en ligne a toutes les raisons de progresser : simplicité d’accès à des candidats potentiels, autonomie de l’utilisateur dans son parcours de recours, personnalisation de la relation candidat, etc. Signe de l’évolution générale dans notre manière de consommer, de vivre et de chercher un emploi.
Cela s’inscrit tout d’abord dans le cadre de la digitalisation des entreprises, en particulier des RH. La volonté de faire baisser les coûts de recrutement côtoie la dématérialisation des opérations administratives chronophages. Des RH plus rapides, plus agiles et moins onéreuses, c’est une tendance que l’on retrouve sur toutes les fonctions support de l’entreprise.
L’intérim en ligne profite aussi de la flexibilité du travail. Quand 87 % des contrats signés sont des contrats flexibles en France, le gain de temps offert par le digital devient inéluctable.
Cette croissance s’inscrit également dans un phénomène sociétal avec l’arrivée de la génération Z sur le marché du travail. Née avec un smartphone dans les mains, elle ne poussera pas la porte d’une agence d’intérim de manière intuitive. Sa recherche d’emploi se fait avant tout avec le digital, d’autant plus que cela lui offre des services personnalisés qui lui font gagner du temps : postuler en un clic, paramétrer des alertes et des offres géolocalisées, notifications push des nouvelles annonces ou messages, etc.
Les performances proposées grâce aux technologies numériques sont bien meilleures, que ce soit pour proposer un recrutement plus rapide et plus précis ou pour gérer les recrutements sans aucun papier : signature électronique, annonces ciblées en fonction des paramètres définis par l’utilisateur, calendrier des disponibilités de l’intérimaire mis à jour en temps réel, etc. Les solutions digitales savent exploiter les bénéfices de l’intelligence artificielle, des algorithmes de matching, des entretiens vidéo ou des chatbots.
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Les principaux acteurs de l’intérim digital
Entrons dans le détail de quelques acteurs de l’intérim digital pour comprendre leur fonctionnement (et cette liste est loin d’être exhaustive). Gojob a automatisé les relevés d’heures, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE), la facturation, le recrutement. La start-up affiche ainsi une politique tarifaire simple : elle facture au client 10 % des contrats signés sur sa plateforme.
D’autres mixent digital et proximité. Par exemple Mistertemp a commencé par développer une plateforme numérique autonome avant de s’appuyer sur la proximité du réseau d’agences physiques du groupe Alphyr. Le groupe Alphyr finit par adopter le nom de sa plateforme digitale, un signe fort de la transformation.
Staffmatch se présente comme l’intérim phygital (contraction de physique et digital) avec le développement d’agences physiques aux côtés de son site. Bruce propose depuis 5 ans son application 100 % digitale pour les secteurs de l’industrie et du tertiaire. Badakan propose de piloter et d’optimiser la gestion des contrats courts. Les start-ups les plus récentes ne manquent pas d’ambition internationale. Iziwork, créée en 2018, s’est lancée sur le marché italien et veut conquérir l’Europe…
Chaque acteur cherche ainsi sa spécificité et des éléments de différenciation pour exister dans un marché de l’intérim qui attire toutes les convoitises.
L’œil de PIXID
L’intérim en ligne correspond à une part croissante du marché du travail temporaire. Aussi, sans être dans l’opposition entre acteurs traditionnels et nouveaux acteurs, il est préférable de choisir la solution la plus pertinente pour chaque recrutement : recrutement urgent vs process long, qualification pénurique vs profil peu qualifié. Certains outils comme PIXID permettent de réunir les deux modèles et de privilégier le plus pertinent au cas par cas.
